9.90 €
| | | Compositeur | Radault Murielle | | | Titre | L'enseignement du solfège en conservatoire : un naufrage français
Plaidoyer pour un accès facilité à la pratique musicale | | | Edition | Yves Michel | | | Numéro | 9782364290648 | | | Instrumentation | Livre - Essai - Broché | | | Disponibilité | En stock | | | Prix en euro | 9.90 € | | | | Redonnons leur chance à tous les enfants qui le souhaitent d’apprendre la musique dans de bonnes conditions !
Murielle Radault relate son expérience d’usager des conservatoires parisiens depuis plus de quinze ans. Ravie de l’enseignement instrumental, elle dresse en revanche un bilan sans concession de l’enseignement actuel du solfège : sa place excessive, son opacité, son inadaptation et sa violence découragent les vocations des enfants. Dans bien des cas, l’apprentissage de la musique en conservatoire est devenu un parcours du combattant.
Elle propose de remédier à cela par l’adoption de mesures simples et facilement applicables, qui offrent la part belle à l’essentiel : la pratique musicale.
À l’usage des parents désireux d’inscrire leur enfant dans un cursus musical, mais aussi des enseignants qui trouveront des propositions concrètes pour l’amélioration de la formation musicale.
Extrait
J'écris pour agir.
Voltaire
Avant-propos
Parce que je suis musicienne et que je ne conçois pas une vie sans musique, j'ai inscrit mes enfants au conservatoire municipal. Un parcours du combattant qui m'a cependant permis de leur offrir un merveilleux cadeau : la pratique d'un instrument de musique. Plus que tout autre chose, c'est sur ma propre ténacité et régularité dans l'effort que s'est construite cette possibilité. Organiser l'accompagnement de jeunes enfants n'est pas chose aisée.
Je suis très reconnaissante aux conservatoires pour la façon dont ils ont contribué à l'éducation artistique de mes enfants, grâce au travail de formidables professeurs. Mais s'il est un domaine dans lequel le conservatoire a gravement déçu mes attentes, c'est bien celui de l'enseignement de la formation musicale (solfège). Cette matière imposée fait souffrir de façon parfaitement inutile plusieurs milliers d'enfants.
C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de prendre la plume et de témoigner de mon expérience personnelle, dans l'espoir de contribuer à un indispensable changement.
*
Introduction
Aujourd'hui, les enfants qui souhaitent apprendre à jouer d'un instrument de musique au sein des conservatoires français doivent obligatoirement suivre parallèlement un long parcours de solfège désormais dénommé formation musicale (FM).
On entend parfois dire que les Français seraient moins «musiciens» que d'autres. C'est tout à fait faux. En France, la demande de musique est énorme. Mais nous sommes le seul pays au monde à proposer un parcours d'apprentissage aussi aberrant. Érigé en bête noire par des générations d'enfants, le solfège y occupe une place démesurée. Non seulement ce système verrouille et castre, mais, de surcroît, il le fait de manière erratique et incohérente.
Je partais pourtant la fleur au fusil. Ayant moi-même commencé le solfège, de manière volontaire, à l'âge de 20 ans, j'ai eu la chance de ne pas subir, ce que, bien malgré moi, j'ai eu à imposer à mes enfants. J'ai le souvenir d'excellents professeurs : tous (sur les six ou sept que j'ai connus) musiciens accomplis. Je ne me rendais pas compte de ma chance. Grâce à eux, j'ai toujours considéré cette matière comme éminemment musicale, un travail sur les sens (la perception du son), m'offrant de précieux outils pour perfectionner mes moyens d'expression. J'étais loin d'imaginer ce que j'allais découvrir.
Afin de ne pas personnaliser outre mesure un témoignage dans lequel de nombreux parents reconnaîtront leur propre expérience, j'utiliserai des lettres pour désigner enfants et professeurs. Certains de ces derniers ont une part indéniable de responsabilité dans ce naufrage. Cependant, il ne faut pas oublier qu'ils subissent eux-mêmes une forme de pression, qu'elle émane de leur hiérarchie immédiate, de leurs collègues ou de programmes absurdes dont on se demande pourquoi et par qui ils sont conçus. Seuls les noms des lieux seront ici mentionnés. |
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